Paul
VALERY
" Paul
Valéry est proprement inclassable. C’est trop ! Toute une vie, toute une œuvre
travaillées par le rien, qui se disposent en énigmes, en fragments, en proses
et en divers amours que nous ne connaissons que peu encore, en vers, en pensées,
en théâtre, en mythe ! Parfois, dans des échanges de lettres avec Louÿs ou Gide,
un ton si bon enfant, débridé, " à la limite de la vulgarité, et l’accent
noble des Cahiers, la haine de la littérature à quoi succède la passion pour " rien
de plus bête que le cœur ", écrit-il, puis des choses sur l’amour admirable
(Cf le quatrième acte de Lust), des réflexions sur l’amour physique : " combien
j’ai été peiné d’entendre, il y a quelque temps, quelqu’un me dire n’attacher
aucune importance au fait de jouir ensemble ", le " tout reprendre
sur des bases analytiques ", des notations lapidaires, à la limite du bon
mot : " Lire est une opération militaire ", cette évocation : " A
un certain âge tendre, j’ai peut-être entendu une voix, un contralto profondément émouvant... " " Une
voix qui touche aux larmes, aux entrailles ", et, deux lignes plus bas, " qui
va presser, sans obstacles, les mamelles sacrées/ignobles/de l’émotion/bête ",
les barres de séparation étant le signe d’une hésitation dans le manuscrit de
l’auteur ! Qui croire ? Qui lire ? Qui évoquer ? Qui ?" "Paul
Valéry est peut-être proprement insituable. On a pu aussi bien dire qu’il fut
celui qui refusa le statut de l’écrivain, qu’il fut l’homme qui pense au plus
juste . Tout commentaire valéryen est un commentaire de désespoir, car ce qui
s’y affirme peut tout aussi bien être infirmé par l’usage d’autres citations
: l’œuvre de Valéry renvoie son lecteur à la plus cruelle des solitudes : à lui-même
! Ce MOI dont Valéry nous a chargés, comme un des faix les plus pesants de ce
XXe siècle. Dont il dit : " Il faut avouer que le moi — n’est qu’un Écho ".
Il s’agit d’une souffrance, souffrance qu’il nous livre en partage, il ne faut
pas négliger ce que j’appellerai " la folie Valéry ", une interrogation
portée sur l’entre d’Echo et de Narcisse : selon le mythe, raconté par Pindare,
Narcisse se noie parce qu’il n’a pas entendu Écho qui était condamnée à répéter
la fin des mots de Narcisse qui l’appelait. Entre Écho et Narcisse qu’écrire,
dans cette différence du moi au moi qui est l’autre, mais qui ressemble tant à la
folie du sujet ?" (Mathieu
Bénézet) Chronologie
biographique.
Textes de Pierre Dumayet, Robert Bober, Gérard
Milhaud : Centenaire de Paul Valéry (Europe juillet 71) , Mathieu Bénézet
: Le Magazine Littéraire 188 (octobre 1982) , Pierre-Olivier Walzer :
Introduction à l’érotique valéryenne. Conférence 1964 in Valéry (Garnier,
1971). Bibliographie. Un siècle d'écrivains, FR3 à partir de www.archive.org
Paul
VALERY Dossier de l'Encyclopédie de l'Agora.
(27-08-03)
Mario
VARGAS LlOSA /Espagnol/
La biographie, longue et détaillée, est illustrée de nombreuses
photos. La bibliographie contient pour chaque titre, résumé et reproduction
de couverture. Une section est dédiée aux nombreuses récompenses et distinctions
reçues par le romancier. Un grand choix d’articles et d’entretiens est
accessible en ligne, de même que des chroniques données par Mario Vargas
Llosa à la presse internationale. Particulièrement intéressante, une
rubrique recense les diverses polémiques auxquelles s’est prêté Mario
Vargas Llosa au fil de sa carrière.
André VELTER
Un site personnel d'un écrivain impliqué dans la
poésie française contemporaine.
Paul
VERLAINE Dossier
de l'Encyclopédie de l'Agora. (27-08-03) Chronologie.
Jules
VERNE
Jules
VERNE
Ouvrages de Jules Verne édités par les Éditions Hetzel, célèbres par leurs
cartonnages.
Jules
VERNE /anglais/
Un site très complet sur Jules Verne : chronologie, bibliographie,
librairie virtuelle, collection de timbres à l'effigie du romancier,
multitudes de liens, forum...
Jules
VERNE Dossier
de l'Encyclopédie de l'Agora. (27-08-03)
Jules
Verne, Analyses littéraires
L'espace et le temps dans l'œuvre de Jules Verne et plus particulièrement,
l'analyse des principaux romans. (19-10-03)
Centre
international Jules VERNE
Un
site attrayant qui associe graphisme sophistiqué et riche
iconographie.De nombreuses rubriques donnent accès à
une abondante documentation biographique et bibliographique, ainsi
qu’à des activités pédagogiques originales.
Certaines de ces rubriques sont plus particulièrement consacrées
au tourisme vernien ou encore aux objets inventés et collectionnés
par le grand romancier. L'actualité Jules Verne, comme
la Revue qui lui est consacrée montrent la diffusion internationale
de cette oeuvre. (29-12-04)
___________
Alexandre
VIALATTE
Un siècle d'écrivains, FR3 à partir de www.archive.org
Boris
VIAN
Boris
VIAN
Un siècle d'écrivains, FR3 à partir de www.archive.org
Boris
VIAN, dans la collection "Figures de style"
Un site élégant qui réunit des informations
essentielles. (28-12-06)
_____________
Alfred
de Vigny
L'Association des Amis d'Alfred
de Vigny
Avec des éléments biographiques et iconographiques,
on trouve également des références bibliographiques
utiles et notamment celles de tous les articles parus dans le bulletin
de
l'association. (23-07-06)
VIRGILE Dossier
de l'Encyclopédie de l'Agora. (27-08-03)
François
VILLON Dossier
de l'Encyclopédie de l'Agora. (27-08-03)
François
VILLON
Ce site est réalisé par un universitaire américain
(Robert D. Peckham de l’ University of Tennessee-Martin).
C’est une liste de 500 liens qui regroupe les textes de
Villon dans des éditions en moyen-français, ou français
moderne ainsi que de nombreuses raductions de ses poèmes
( llemand, anglais, catalan, roumain, japonais…). Outre
ce corpus, le site héberge le bulletin de la Société
François Villon, il donne accès à des critiques
sur l’œuvre du poète et offre un très
riche éclairage sur le contexte historique et culturel
dans lequel s’inscrit son œuvre. (18-07-04)
Michel
VOLKOVITCH
Professeur d'anglais, traducteur de grec (prose, poésie,
théâtre) et écrivain propose sur son site des "pages
d'écriture" qui sont à la fois autobiographiques
avec la rubrique Journal infirme, chronique littéraire avec
Coup de langue et musicale, poésie traduites du grec, citations,
brèves... Avec beaucoup de talent et une grande culture
l'auteur s'engage dans une "interlocution" avec le lecteur
qui est intime et distanciée. (23-01-05)
Antoine
VOLODINE
Dossier publié sur le site remue.net. (28-12-07)
VOLTAIRE
VOLTAIRE
Fondation /Anglais /
LE site sur Voltaire. Inévitable pour comprendre
l'importance de cette oeuvre dans l'histoire de la pensée.
VOLTAIRE
Dossier
de l'Encyclopédie de l'Agora. (27-08-03)
_________
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Liens
brisés
©
LittératureS & CompagnieS
R25/05/13
|
La
Lecture
"Et,
sans doute, c'est cela la lecture : réécrire le
texte de l'oeuvre à même le texte de notre vie."
Roland Barthes, "La chronique", Nouvelle Observateur,
1979
ÉCRIRE
Écrire,
c'est ébranler le sens du monde, y disposer une interrogation indirecte, à laquelle
l'écrivain, par un dernier suspens, s'abstient de répondre. La réponse,
c'est chacun de nous qui la donne, y apportant son histoire, son
langage, sa liberté ; mais comme histoire, langage et liberté changent
infiniment, la réponse du monde à l'écrivain est infinie : on ne
cesse jamais de répondre à ce qui a été écrit hors de toute réponse
: affirmés, puis mis en rivalité, puis remplacés, les sens passent,
la question demeure. Roland Barthes, Sur Racine, Seuil ed,
1963, p11
Il
y a une division des langages, qu'aucune science simple de
la communication ne peut prendre en charge; la société, avec
ses structures socio-économiques et névrotiques intervient,
qui construit le langage comme un espace de guerre.
Roland Barthes, Bruissement de la Langue, p127
SEUL
(...)
l'écrivain est seul, abandonné des anciennes classes et des
nouvelles. Sa chute est d'autant plus grave qu'il vit aujourd'hui
dans une société où la solitude elle-même, en soi, est considérée
comme une faute. Nous acceptons ( c'est là notre coup de maître)
les particularismes, mais non les singularités ; les types,
mais non les individus. Nous créons (ruse géniale) des churs
de particuliers, dotés d'une voix revendicatrice, criarde et
inoffensive. Mais l'isolé absolu ? Celui qui n'est ni breton,
ni corse, ni femme, ni homosexuel, ni fou, ni arabe, etc. ?
La littérature est sa voix, qui, par un renversement "paradisiaque",
reprend superbement toutes les voix du monde, et les mêle dans
une sorte de chant qui ne peut être entendu que si l'on se
porte, pour l'écouter (comme dans ces dispositifs acoustiques
d'une grande perversité), très haut au loin, en avant, par-delà les écoles,
avant-gardes, les journaux et les conversations.
Roland Barthes, Sollers écrivain, p 8, Seuil ed, 1979
L'AUTRE
LANGUE
L'autre langue est
celle que l'on parle d'un lieu politiquement et idéologiquement inhabitable
: lieu de l'interstice, du bord, de l'écharpe, du boitement : lieu
cavalier puisqu'il traverse, chevauche, panoramise et offense.
Roland Barthes, Bruissement de la Langue, p200, in"L'Etrangère",1970
LA BATHMOLOGIE
La bathmologie ce serait
le champ des discours soumis à un jeu de degrés. Certains langages
sont comme le champagne : ils développent une signification postérieure à leur
première écoute, et c'est dans ce recul du sens que naît la littérature.
Roland Barthes,
Bruissement de la Langue, p 285, "Lecture de Brillat-savarin"
LE
PLURIEL DU TEXTE
Le Texte est
pluriel. Cela ne veut pas dire seulement qu'il a plusieurs sens,
mais qu'il accomplit le pluriel même du sens : un pluriel irréductible
(et non pas seulement acceptable). Le Texte n'est pas coexistence
de sens, mais passage, traversée ; il ne peut donc relever d'une
interprétation, même libérale, mais d'une explosion, d'une dissémination.
Le pluriel du Texte tient, en effet, non à l'ambiguïté de ses contenus,
mais à ce que l'on pourrait appeler la pluralité stéréographique des
signifiants qui le tissent (étymologiquement le texte est un tissu)
: le lecteur du Texte pourrait être comparé à un sujet désœuvré (qui
aurait détendu en lui tout imaginaire) : ce sujet passablement vide
se promène (c'est ce qui est arrivé à l'auteur de ces lignes, et
c'est là qu'il a pris une idée vive du Texte) au flanc d'une vallée
au bas de laquelle coule un oued (l'oued est mis là pour attester
un certain dépaysement) ; ce qu'il perçoit est multiple, irréductible,
provenant de substances et de plans hétérogènes, décrochés : lumières,
couleurs, végétations, chaleur, air ; explosions ténues de bruits,
minces cris d'oiseaux, voix d'enfants, de l'autre côté de la vallée,
passages, gestes, vêtements d'habitants tout prés ou très loin ;
tous ces incidents sont à demi identifiables : ils proviennent de
codes connus, mais leur combinatoire est unique, fonde la promenade
en différence qui ne pourra se répéter que comme différence.
C'est ce qui se passe pour le Texte : il ne peut être lui que dans
sa différence (ce qui ne veut pas dire son, individualité); sa lecture
semelfactive (ce qui rend illusoire toute science inductive-déductive
des textes : pas de "grammaire" du texte), et cependant
entièrement tissés de citations, de références, d'échos: langages
culturels (quel langage ne le serait pas ?), antécédents ou contemporains,
qui le traversent de part en part dans une vaste stéréophonie.
Roland Barthes,
Bruissement de la Langue, p73, in "De l'œuvre au texte",
1971
TEXTE
DE PLAISIR
Texte de plaisir :
celui qui contente, emplit, donne de l'euphorie ; celui qui vient
de la culture, ne rompt pas avec elle, est lié à une pratique confortable
de la lecture.
Roland Barthes,
Plaisir du Texte, 1973, p25, éd de 1982
TEXTE
DE JOUISSANCE
Texte de jouissance : celui qui met en état de perte, celui qui déconforte
(peut-être jusqu'à un certain ennui), fait vaciller les assises historiques,
culturelles, psychologiques, du lecteur, la consistance de ses goûts, de ses
valeurs, et de ses souvenirs, met en crise son rapport au langage. Or
c'est un sujet anachronique, celui qui tient les deux textes dans son champ
et dans sa main les rênes du plaisir et de la jouissance, car il participe
en même temps et contradictoirement à l'hédonisme profond de toute culture
(qui entre en lui paisiblement sous le couvert d'un art de vivre dont font
partie les livres anciens) et à la destruction de cette culture : il jouit
de la consistance de son moi (c'est son plaisir) et recherche sa
perte (c'est sa jouissance) . C'est un sujet deux fois clivé, deux fois pervers.
Roland Barthes, Plaisir du Texte, (1973), p25-26, éd de 1982
THEATRALITE
Qu'est-ce
que la théâtralité ? c'est le théâtre moins le texte, c'est une épaisseur
de signes, de sensations qui s'édifie sur la scène à partir de l'argument écrit,
c'est cette sorte de perception cuménique des artifices sensuels,
gestes, tons, distances, substances, lumières, qui submergent le
texte sous la plénitude de son langage extérieur.
Roland Barthes, "Le théâtre de Baudelaire", 1954, in
Essais Critiques, p 41
"LE
LIVRE DES RUSES" Comme
j'aimerai trouver un livre (faute de le faire moi-même) où me
seraient rappelés (sous forme d'une grande traversée historique) les
rapports de l'écrivain, le pouvoir et de l'argent ! Peut- être
l'écrivain est-il toujours dépendant (d'un autorité, d'une économie,
d'une morale, d'un sur-moi collectif, etc...). Peut-être n'écrit-il
, quel que soit le libéralisme de sa société, qu'en trichant
avec la force ? Peut-être est-elle politique perverse ? Le "Livre des
ruses", tel s'appellerait le nouveau manuel de littérature,
si ce titre n'était déjà pris.
Roland Barthes, Chroniques du Nouvel Observateur du 5/II/79
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