L’auteur : Roland Barthes (1915 - 1980)Écrivain,
critique et sémiologue, Roland Barthes fut l'un des principaux
animateurs de l'aventure structuraliste française. Le Degré zéro
de l'écriture, paru en 1953, fut rapidement considéré comme
le manifeste d'une " nouvelle critique " soucieuse de
la logique immanente du texte. Ses Mythologies (1957) le firent
connaître d'un vaste public. Enseignant à l'École
pratique des hautes études dès 1962, Roland Barthes
occupa la chaire de sémiologie du Collège de France
de 1977 à 1980. Avec Le Plaisir du texte (1973), Roland
Barthes par Roland Barthes (1975), Fragments d'un discours amoureux
(1977) et La Chambre claire (1979), Roland Barthes renouvela profondément
les rapports de la théorie et du romanesque.
•Elevé par
sa mère, Barthes est atteint étudiant d’une
tuberculose récidivante. Ses cures en sanatorium sont l’occasion
de lire énormément dans un climat d’isolement
au monde. Il passe un diplôme d'études supérieures
sur la tragédie grecque. La maladie l’écartant
de l’agrégation de lettres, il sera successivement
bibliothécaire puis lecteur à Bucarest et à l’Université d’Alexandrie.
Il s’intéresse à la linguistique, à la
sémiologie, puis participe à la création de
la revue Théâtre populaire pour laquelle il écrit
de nombreux articles. Il collabore également à Esprit,
Arguments, France-Observateur, Combat : l'ensemble de ses courtes études
consacrées à l'imaginaire quotidien des Français
paraîtra en 1957 sous le titre Mythologies. Parallèlement,
les Essais critiques, qui seront recueillis en 1964, manifeste
une passion très éclectique pour la littérature
(le Nouveau Roman, la Bruyère…).
•Chef de travaux à la
VIe section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes en 1960 (Sciences économiques
et sociales), puis directeur d'études (Sociologie des signes,
symboles et représentations), en 1962, Barthes consacre
désormais une grande partie de ses activités à l'enseignement.
Le théâtre, l'engagement dans le débat politique,
l'éloignent de ses préoccupations. Son éclectisme
lui vaut lareconnaissance du public autant que les critiques souvent
violentes de ses collègues.
•Ami de Julia Kristeva
et Jacques Derrida, il évolue vers un post-structuralisme
beaucoup plus souple. Fatigué par les événements
de 68, Barthes enseigne en 1969 et 1970 à l'université de
Rabat. En 1970 paraît L'Empire des signes, écrit après
les trois séjours que Barthes a effectués au Japon,
de 1966 à 1968. Le texte témoigne d'une fascination
heureuse pour un Orient utopique. Parallèlement à ses
activités d'écriture, Barthes continue de jouer du
piano en amateur et pratique à partir de 1971 le dessin
et l'aquarelle.
•Barthes évolue toujours plus vers
un hédonisme qui refuse systématiquement les doctrines
en politique comme ailleurs. Fragments d'un discours amoureux,
en 1977, rencontre un très grand succès éditorial.
•Sur
une proposition de Michel Foucault, l'élection de Barthes
en 1976 au Collège de France, à la chaire de Sémiologie
littéraire, vient couronner une carrière universitaire, à la
fois prestigieuse et marginale. Barthes y commence son enseignement
par un cours intitulé "Comment vivre ensemble : Simulations
romanesques de quelques espaces quotidiens".
•La mort
de sa mère, le 25 octobre 1977, ouvre une période
difficile dont La Chambre claire, consacré à la photographie
et à la mort, se fait l'écho. Ecrit du 15 avril au
3 juin 1979, le livre paraît en janvier 1980 et rencontre
un grand succès. •Victime d'un accident, Barthes meurt
prématurément à 65 ans. Il laisse quelques
feuillets intitulés Vita nova : dans ces esquisses d'un
roman en gestation s'exprime le désir d'une renaissance
par l'écriture
Liens
brisés
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